Des bouts de moi

Le bonheur d’une vie simple…

Le bonheur, c’est simple comme une belle robe.

Pas n’importe quelle robe, attention, une robe que l’on te donne, car elle encombrait le placard de celle qui ne peut pas la porter, et qu’il faut bien le dire : cette robe est faite pour toi. Alors tu dis merci à cette âme généreuse qui a décidé de désencombrer son armoire – tu as connu ça, et tu dis bravo à ceux qui ont le courage de le faire!

Tu repars avec ta belle robe sous le bras – elle est vraiment trop belle! – et quand vient le moment de l’essayer… damned! La fermeture éclair ne ferme pas. Quel dommage, surtout qu’il ne manque pas grand chose pour frôler la perfection dans le coupé de cette robe. Tout le reste te va à merveille!

C’est en parlant que les solutions se présentent à toi, et tu découvres, par des personnes intermédiaires, que ta voisine est une ancienne couturière, tu sais, cette voisine avec qui tu as souvent joué aux cartes – et qui râlait dès que tu la gagnais, elle n’aime pas trop perdre! Ta voisine qui pourrait être ta grand-mère, et qui va bientôt accueillir son douzième arrière-petit-enfant. Cette voisine si charmante, toujours souriante, du haut de ses quatre-vingt-huit printemps. Alors tu vas la voir, ta voisine, pour lui demander de réparer ta robe. Regarde, il ne manque pas grand chose… C’est faisable, te répond-elle, il me suffit de trouver du tissu noir… j’espère que tu n’es pas pressée!

Le bonheur, c’est quand ta voisine t’appelle quelques jours plus tard pour que tu ailles faire un essayage, afin qu’elle vérifie les dernières retouches à faire. C’est passer un moment avec elle, prendre le temps de discuter autour d’un bon thé qu’elle vient de préparer, et découvrir un morceau de sa belle existence. Apprécier cette lueur dans ses yeux qui pétillent de vie, être reconnaissante pour ce qu’elle t’apporte : le simple fait de t’être utile la comble de joie.

Le bonheur, c’est de repartir avec trois oeufs frais, de ses poules à elle, en échange d’une petite cagette de légumes qu’on t’a déjà donnés. Tu n’en manges pas autant, des légumes, autant les partager avec quelqu’un à qui cela fera plaisir. Le temps d’aller chercher tes tomates et tes courgettes, et tu découvres que ta voisine t’a aussi préparé un énorme steak – qu’on vient justement de lui apporter ! – une tranche de jambon cru – sait-elle que tu adoooooores ça? – et deux énormes pommes de terre! Ton déjeuner du lendemain est prêt, et tu n’as même pas eu besoin d’aller au supermarché! Tu es d’autant plus reconnaissante que tu connais la valeur d’un tel cadeau, toi qui compte chaque centime depuis des mois, et des mois, et que tu ne veux pas rogner sur la quantité et la qualité du contenu de ton frigo. Bien manger, c’est important pour toi et ta santé.

Le bonheur dans tout ça, c’est d’avoir laissé ton porte-monnaie à la maison. Tu n’as pas eu besoin d’argent pour vivre ces instants de grâce.

Et dire que tout ça a démarré avec une belle robe presque parfaite pour toi!  

Le bonheur, ça ne s’achète pas : ça se vit.

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