On sait quand on fait le premier tatouage, on ne sait jamais quand ce sera le dernier…
Un tatouage, c’est pour la vie. Je n’ai jamais douté de mon envie de me faire graver un dessin sur ma peau. Une envie? Que dis-je? C’est à chaque fois un besoin viscéral qui provient du plus profond de mes tripes, un acte parfaitement réfléchi et effectué en totale conscience. Ce n’est certainement pas un coup de tête, pas chez moi.
Mon premier tatouage remonte à 2002. En sortant de chez le tatoueur, je pensais déjà au deuxième tatouage. Je savais qu’il existerait. Mais j’ignorais quoi, où, comment, quand.
J’ai attendu 12 ans pour le faire. Oui, c’est seulement en 2014 que j’ai su ce que je désirais faire graver en moi, le dessin m’est apparu comme une évidence. À défaut de trouver mon ancrage, je trouvais mon encrage. Mon histoire personnelle me collait à la peau et m’empêchait de vivre, je décidais d’en écrire une autre, sur ma peau directement. En espérant que la nouvelle efface l’ancienne, l’indésirable. J’avais besoin d’écrire ce mantra protecteur qui me suivrait où que j’aille : « Love Life »
Tu cherches l’amour? Regarde dans la vie, c’est là qu’il se trouve, et seulement là! Tu as des problèmes? Ne t’en prends pas à la vie, elle n’y est pour rien. Continue d’aimer la vie, quoi qu’il t’arrive, et elle te le rendra au centuple.
Pendant que le tatoueur effectuait son travail, la douleur était vive. Trop. « C’est fini! C’est mon dernier tatouage! » criais-je à ce moment-là.
Mais bien sûr! Et la marmotte…?
J’ignorais qu’en ouvrant la porte à mon premier tatouage, j’étais foutue! Ou alors, je cherchais à me convaincre que je pouvais garder le contrôle sur au moins UNE chose dans ma vie…
Raté.
Les esprits cartésiens répondront qu’on a le choix, et qu’on peut toujours lutter pour ne pas concrétiser un acte aussi déraisonnable. Mais quand on agit sous l’impulsion du coeur, on ne peut pas faire autrement qu’écouter cet appel qui crie depuis les profondeurs de nos entrailles, aussi étrange que l’acte puisse paraitre. L’appel de mon coeur primera toujours sur la raison.
En 2019, j’ai su que le troisième tatouage m’appelait. J’avais l’image, la symbolique, la zone sur mon corps qui allait m’encrer dans ma nouvelle vie. Ma vie d’écrivain, celle dont je rêvais tant. J’ai attendu le bon moment, ce moment étant surtout guidé par l’état de mes finances. Les urgences étaient ailleurs. J’ai attendu un an, une longue année… jusqu’à ce que je puisse prendre rendez-vous chez le tatoueur. Pour la troisième fois en 18 ans.
Mais… ça va faire mal! Oui, je sais. On connait la douleur, mais on sait pourquoi on se l’inflige… le bonheur est si grand, APRÈS. Ne cherchez pas à comprendre si vous n’êtes jamais passé par là. Non, vraiment, ne cherchez pas!
Et alors, ce tatouage, ça dit quoi?
Le voilà. Tout y est dit, il peut se passer de mots, surtout si vous connaissez mon univers littéraire. Et si vraiment vous ne comprenez pas… laissez-moi un commentaire sous ce post!!
Pourquoi la lettre « M » ? pourrez-vous vous demander.
C’est très simple. Qu’entendez-vous quand vous lisez cette lettre?
Aime.
Oui, aime, c’est important. La lettre M renferme une puissance incroyable, mais on m’en a privée. Je ne la porte pas, ni dans mon nom, ni dans mon prénom, et j’ai décidé de la récupérer, cette lettre si précieuse, car on ne m’a donné que la « N ». Or, il suffit que je reprenne le M dans mon nom pour faire de la MAGIE. Et quand on entre dans la magie, c’est là où l’âme agit.
J’ai choisi.
Je leur laisse la haine, je préfère l’amour.
P.S. : et en plus… j’ai même pas eu mal pour ce tatouage… Merci Stéphanie!