Tout le monde sait qu’avant d’être papillon, celui-ci était d’abord une chenille. Quand on regarde ces 2 insectes de prime abord, il est difficile d’imaginer qu’il s’agisse en réalité du même animal, n’est-ce pas? C’est pourtant le cas.
Que se passe-t-il exactement?
La petite chenille vit sa vie de chenille, peinard, elle se déplace en rampant et mange les feuilles qu’elle trouve sur son chemin. Que dirait-elle si elle voyait un papillon rôder autour d’elle?

« Qui es-tu, drôle d’animal qui vole?
-Je suis ton futur, toi aussi un jour tu deviendras papillon et tu viendras voler avec moi.
-N’importe quoi! Qu’est-ce que tu peux raconter comme salades mon pauvre ami, tu vois bien que je n’ai pas d’ailes, et qu’il m’est impossible de voler!
-Tu ne les vois pas encore, pourtant elles sont là, à l’intérieur de toi, et un jour tu iras les chercher. Tu n’auras pas le choix, car c’est ta nature profonde qui t’appellera, tu ne pourras pas rester sourde à son appel.
-Je ne comprends rien à ce que tu racontes… retourne voler avec tes amis papillon, et laisse-moi tranquille… tu vois bien que nous ne faisons pas partie du même monde.
-Tu sais, j’ai eu la même réaction que toi lorsque j’étais chenille moi aussi. Un papillon est venu me voir, et je lui ai tenu le même discours que toi! Alors il m’a dit ceci : promets-moi que lorsque tu seras un beau papillon, tu partiras à la rencontre d’une chenille pour lui montrer ce qui l’attend. Elle ne te croira pas, et tu devras l’accepter. Ma chère chenille, j’ai rempli ma part du contrat, je t’ai montré ce que tu deviendras… un jour, tu me rejoindras au pays des papillons… et tu devras partir à la rencontre d’une chenille pour lui montrer son futur à son tour.
-Balivernes…
-Comme tu veux… mais souviens-toi quand même de cette conversation… »
Arrive un moment où la chenille s’immobilise. C’est le moment de la grande transformation. Elle se replie sur elle-même dans sa chrysalide qui se forme autour d’elle. Un lent processus démarre, au cours duquel elle n’est plus vraiment chenille, et elle n’est pas encore papillon. Quel chaos à l’intérieur de cette chrysalide! Quel est ce drôle d’animal? Imaginons quelques instants ce que dirait cette chenillon…
« Qui suis-je? » Crise d’identité.
« On est drôlement serré dans ce cocon! » Crise d’enfermement.
« Bon sang, je suis toute seule, y a-t-il quelqu’un pour m’aider? » Crise de solitude.
« Aïe, cette chrysalide est vraiment trop dure à casser, je ne vais jamais y arriver… » Douleur intense, crise de foi.
La chenille doit dépasser toutes ces crises, trouver la force à l’intérieur d’elle afin de casser la chrysalide, en sortir, et découvrir sa nouvelle identité : elle est désormais papillon, et elle peut voler.
Savez-vous que c’est grâce à la force que le papillon a dû déployer pour sortir de son cocon qu’il peut désormais voler très haut dans le ciel? Si jamais vous trouvez une chrysalide en cours de transformation, ne la cassez surtout pas! Car en faisant cela, même si vous avez l’intention de l’aider, en réalité vous tuez le papillon. Il sera incapable de voler, handicapé à tout jamais.
Une fois sorti de cette chrysalide de la mort, le papillon abandonne la sépulture de son ancienne vie de chenille : il n’en a plus rien à cirer de son passé! Il peut voguer à ses nouvelles découvertes. Il est libre! Il peut voler très haut, et retourner saluer une petite chenille pour lui montrer son futur… même s’il sait déjà qu’elle ne le croira pas.
Quels messages je souhaite transmettre à travers cette métaphore?
L’individu terrestre que je suis est une petite chenille. Mais au fond de moi, réside mon identité profonde : mon âme. Tôt ou tard, mon âme m’appellera, et m’obligera à opérer une véritable transformation.
Si je refuse d’écouter l’appel, je pourrais toujours rester à l’état de chenille, et continuer de critiquer ou d’envier les jolis papillons qui viendront autour de moi.
« T’as vu comment il se la pète celui-là, avec ses ailes? Non mais attend, on n’est pas du même monde, il a eu de la chance, c’est tout ».
Je pourrais également nier la possibilité que je puisse moi-même me transformer… après tout, l’âme, c’est abstrait, ça ne se voit pas.
« Moi, devenir un papillon? C’est impossible. »
Si je fais partie d’une famille de chenilles récalcitrantes, je pourrais, par loyauté, refuser d’écouter l’appel de mon âme… « Chez nous, on naît chenille, on vit chenille, et on meurt chenille! Point barre! ». Si je me transforme, je prends le risque d’être rejeté.e ou renié.e de ma famille. Aurai-je la force de le supporter?
Si par contre j’écoute l’appel de mon âme, alors je dois accepter la phase d’inconfort qui s’annonce. La transformation ne peut avoir lieu qu’à cette condition…
Il y aura des moments de chaos, où tout s’effondre autour de moi. Mes conditions de vie. Mes relations. Mon identité. Et j’en passe… Cela peut être long, douloureux, voire violent.
Il y aura de grands moments de solitude, avec l’impression que personne ne nous comprend, et que personne ne peut nous aider. Ce qui n’est pas complètement faux.
Il y aura des doutes, des crises de larmes et de colère, avec la sensation de crever de l’intérieur. Littéralement. Quelque chose est en train de mourir, en effet… pour mieux renaitre derrière.
Puis il y aura la délivrance, et à ce moment-là, il ne faudra pas oublier de « lâcher » toutes les preuves des difficultés traversées, car en réalité, ce sont ces mêmes difficultés qui auront permis la transformation. Le papillon n’est pas en colère après la dureté de sa chrysalide… peut-être la remercie-t-il car grâce à elle, il peut voler très très haut! Et qu’aujourd’hui, c’est la seule chose qui compte vraiment pour lui.
Si vous êtes encore à l’état de chenille, commencez à regarder les papillons autour de vous en vous disant « pourquoi pas moi? ».
Si vous êtes en plein chaos intérieur et/ou extérieur, souvenez-vous que la transformation est en cours… continuez d’avancer! Vous trouverez forcément les ressources nécessaires pour en sortir.
Si vous voyez quelqu’un se débattre dans sa chrysalide… ne cherchez pas à l’aider en cassant le cocon pour lui!! Vous pourriez tuer son potentiel.
Et si vous êtes papillon, continuez de montrer à quel point c’est génial de voler! Et continuez de dire à toutes les chenilles que vous rencontrez qu’elles aussi peuvent se transformer… même si elles ne vous croient pas! Cependant, c’est inutile d’insister, car tôt ou tard, l’appel de l’âme finit par être le plus fort.
Chez certains individus, l’appel de l’âme se produit pendant l’incarnation et leur permet de vivre une vie lumineuse et légère. L’âme est connectée à la source de lumière et elle se diffuse à l’intérieur du corps de matière.
Chez d’autres (la majorité, en réalité…), l’appel de l’âme se produit au moment de la séparation avec le corps physique : l’âme rentre à la maison, dans le bain de lumière. Ce lieu que les chenilles incarnées appellent « La Mort ».
Il n’y a rien de mieux, ou de moins bien. C’est seulement chacun son rythme d’évolution…
1 réflexion au sujet de “La métamorphose d’une chenille en papillon”